Car moi aussi, je sais le plus grand gré à l'âne que je fus de m'avoir dissimulé sous cette enveloppe, fait passer par des tribulations variées, rendu, sinon tout à fait sage, du moins plus riche de savoir.
Apulée, L'âne d'or ou les métamorphoses (161 après jc)
Je ne vois pas ce que je pourrais faire dehors, j'ai raté le train de toutes les technologies depuis bientôt cinquante ans. La liberté ne me conviendrait pas mieux que la détention. Comme la vie ne me convient pas mieux que la mort. Je suis comme beaucoup de gens, pas envie de vivre et encore moins de mourrir. La lecture est la plus belle expérience humaine.
Marc Duguain, Avenue des géants.
L'accent passionné de la vérité, le triste sentiment de l'impuissance et le dégoùt de l'honnète homme devant le mensonge triomphant, ce retrait de l'ètre qui semble indiquer la culpabilité confondue et n'est en vérité que le signe de l'innocence sans espoir.
Léonardo Sciascia, Le conseil d'égypte.
Le mythe raconte une histoire sacrée; il relate un événement qui a eu lieu dans le temps primordial, le temps fabuleux des commencements....les comprendre cela équivaut à les reconnaitre en tant que faits humains, faits de culture, création de l'esprit et non pas irruption pathologique des instincts, bestialité ou enfantillage.
Mircéa Eliade, Aspects du mythe.
On peut toujours, lui avait dit Houellebecq lorsqu'il avait évoqué sa carrière romanesque, prendre des notes, essayer d'aligner des phrases; mais pour se lancer dans l'écriture d'un roman il faut attendre que tout cela devienne compact, irréfutable, il faut attendre l'apparition d'un authentique noyau de nécessité.
Michel Houellebecq, La carte et le territoire.
Dans ce livre, à défaut de Léopard il y a plein de salopards des deux côtés. Auteur à succès Jo Nesbo livre un nouvel opus de son héros, Harry Hole, dans un thriller de 700 pages que j'ai eu du mal à finir. Est-ce le moment qui ne s'y prête pas ou bien une pile grandissante de livres sérieux sur ma table qui me rappellent sans cesse à eux ? En tout cas je me suis ennuyé et pas seulement parce que je n'arrive pas à retenir les noms norvégiens ou bien l'histoire tordue qui rebondit sans cesse...Sur le net les critiques sont aux anges et les louanges tombent et pas que par les professionnels. J'ai dû vraiment raté quelque chose alors. J'aurais pu commencer par ses premiers romans. Enfin on les essaiera cet hiver au soleil avec 25 degrés à l'ombre, cela nous changera du temps actuel.
Avec un peu de retard j'ai fini de lire le dernier roman de la terrifiante Mo Haider. Elle fait partie des rares auteures que je suis au gré de ses publications. Dans cette nouvelle histoire quelque peu assagie par rapport notamment à son Tokio (probablement le meilleur actuellement de cette auteure) on y trouve toujours les ingrédients habituels qui vous mettent tant mal à l'aise. Elle le fait exprès et c'est pourquoi cela marche. Et puis à la fin qui n'en n'est pas une, il y a toujours une sorte de désespoir et de vision sombre. Mais que peut-elle écrire d'encore plus la prochaine fois. Il faudra juste attendre et être patient.
Quoi de plus vivifiant qu'une bonne histoire de 600 pages parcourant 12 siècles de la vie d'une petite cité devenue capitale du monde. On connaissait la férocité des Grecs qui appelaient les autres peuple barbare. Les Romains n'ont rien à envier à leurs illustres prédécesseurs. Ce livre se lit comme un roman l'érudition en plus. Lucien Jerphagnon s'accomplit à démonter les lieux communs et met en exergue des empereurs remarquables (Trajan). C'est presque irracontable et irréductible en quelques lignes. On pourrait corner des centaines de pages d'anecdotes comme d'analyses. C'est un livre synthètique rassemblant des milliers de livres et de vie. Le tout écrit dans une langue accessible parsemée d'humour et d'humeurs. Il reste une référence dans toute bonne bibliothèque. Le genre de livre que l'on peut feuilleter à loisir pour rechercher des informations sur une époque ou sur un empereur. Un livre qui donne envie à travers la bibliographie d'aller dans les détails et les méandres de l'histoire DES républiques romaines.
La crise financière, la montée de la précarité et de la pauvreté, l’accroissement des inégalités mettent en péril la cohésion de notre société. Le délitement du lien social est aussi aggravé par le repli sur soi et la profonde méfiance des citoyens à l’égard des institutions. Il ne s’agit pas seulement de faire le constat de cette crise, mais de comprendre comment on peut faire - ou refaire - société. De nombreuses pistes s’offrent à nous : accroître la protection et l’autonomie de l’individu, faire de l’entreprise un projet de création collectif, renforcer l’égalité des positions sociales, enrichir la vie démocratique. Ce livre rassemble les analyses et les propositions d’un « intellectuel collectif » pour sortir de la crise multiforme que nous traversons.
Pierre Rosanvallon, La république des idées
Dans ce livre court, Luc ferry et Lucien Jerphagnon s’interrogent sur la victoire du christianisme qui de secte passera au statut de religion d’Etat voire de l’empire et bien au-delà. La thèse parait simple : la promesse de salut chrétien est supérieure à celle du salut philosophique car elle agit plus sur les sentiments que sur la raison et que son discours est accessible à tous.
Luc Ferry et lucien Jerphagnon, la tentation du christianisme, poche 120 pages
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