Au travers du brouillard de la victoire de la gauche aux élections locales, un premier constat s'impose pour tirer un bilan raisonné des dernières élections municipales. La campagne a été le théâtre d'une confusion généralisée. En grossissant le trait chacun aurait pu fusionner avec chacun. Ce n'est pas les Maires sortants qui sont en cause. La tradition et surtout la pratique démocratique veulent qu'ils aspirent tous ceux qui, plus ou moins proches d'eux, estiment que le travail municipal a été rondement mené. Et il y a toujours sur les franges quelques récipiendaires qui pensent que leur participation effective à la vie publique peut s'accommoder des quelques entorses à leurs convictions personnelles. Cela les regarde. Ce qui est étonnant aujourd'hui c'est que, après le premier tour, pratiquement toutes les combinaisons ont été tentées au centre élargi de l'échiquier républicain. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, cela n'a pas été la plupart du temps l'alliance de la carpe et du lapin sous le prétexte, certes fort louable, de l'intérêt général local. Et soyons clair. Qui se ressemble s'assemble. Je ne crois pas un instant que ces rapprochements soient la conséquence d'une très haute perception de l'intérêt général. Ils sont le fruit de la perméabilité idéologique entre les différents protagonistes dont l'opportunisme n'a été que le catalyseur. Un point c'est tout. Cela n'a été rendu possible que parce que sur le fond, et notamment à gauche, le travail laborieux de reconstruction idéologique non seulement n'a pas été fait mais n'a pas été volontairement engagé. Le dimanche 16 marche aura été le point final au cycle entamé par François Mitterrand de reconstruction sur une alliance de gauche d'une possible alternative à la société en place. Le délitement des alliances traditionnelles permet ensuite toutes les combinaisons possibles. Le plus petit dénominateur commun étant le bon sens local, traduction de la synthèse du journal de midi de TF1 et des bonnes pages du Nouvel Observateur. Je souhaite bien du plaisir à ceux qui au sein du même parti vont se retrouver ensemble au prochain congrès, qui alliés avec la gauche de la gauche, qui alliés avec le MODEM. La synthèse ne pourra-t-elle se faire que sur ce qui ne fâche pas ?
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