En week-end à Amsterdam, et cherchant mon chemin entre deux canaux, un homme s'approcha de moi et me proposa de m'indiquer où je me trouvais. Il me montra sur le plan l'endroit précis où je me situais et me donna un guide de lecture très simple de la ville : tout converge vers la gare qui se situe à un bout de la ville.
Je le remerciais et celui-ci en profita pour me demander une pièce car vivant dans la rue il avait faim et froid. Il parlait parfaitement le français qu'il avait appris il y a fort longtemps. Faisant fit de mes préjugés et de mon inclinaison culturelle à ne rien donner, je lui glissais une pièce de deux euros dans la main. Je me fis la réflexion qu'il n'était pas Kantien car il m'avait sciemment soustrait une pièce de deux euros. Et que donc son geste apparemment anodin d'aide à des touristes égarés, était en fait un système de rétribution. Il n'y avait pas un contrat mais une forme de rétribution a posteriori basée sur la mauvaise conscience du passant de ne pas donner une pièce à un mendiant souffrant de faim et de froid. Son geste n'était donc pas désintéressé ce qui du point de vue kantien est moralement douteux. Mais in fine, et même si la morale kantienne le réprouve, l'humanité simple du geste spontané me donna bonne conscience.
Comme quoi il vous a permit d'acheter votre bonne conscience ...
Rédigé par : Lucie Beckman | lundi 29 décembre 2008 à 18:02