Comme chaque année tous les 21 janvier un petit encart était publié dans le journal le Monde ; et comme chaque année le petit texte était le même. Je le relisais avec concentration et interrogation. Il annonçait la réunion dans un restaurant parisien des gardiens de la tradition révolutionnaire qui commémoraient la mort de Louis 16 par décapitation le 21 janvier 1793. Mais cette année il n’y avait rien. Tant pis. Il n’empêche, et comme chaque année je me repose la même question : alors que je suis fondamentalement contre la peine de mort qu’aurais-je fait pris dans la tumulte ? Voter la mort du Roi ? Sans faire de l’anachronisme de mauvais aloi la question mérite d’être posée. Porté par les évènements, je fais parti de ceux qui considèrent que la Révolution Française fait partie d’un tout, on ne peut y prendre les bons moments d’un coté, et les mauvais de l’autre. Elle constitue un bloc dans lequel le cours des évènements a obligé chacun à prendre un parti. La même question aurait pu se poser à d’autres moments historiques. Dans ces cas, les plus lâches peuvent se transformer en héros ou en bourreaux, et l’inverse. A tout bien considérer on ne pourra donc pas apporter de réponse à la question posée car, justement, on n’est plus dans ce moment si particulier et si paroxystique. Et donc elle ne cessera de se poser chaque 21 janvier.
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