Les polémiques successives sur les divers propos du Pape engendrent une cascade non seulement de protestations de forme et de fond mais provoquent également des réactions décalées par rapport aux enjeux essentiels. Ce pape devrait être du bain béni pour les athées. Bien sûr il accentue le coté doctrinaire de l'interprétation des écrits religieux. Bien sûr c'est un clérical des plus méthodiques, relayé aujourd'hui en France jusqu'au sommet de l'Etat. Notamment quand il dit et écrit à qui veut l'entendre : aucune loi faite par les hommes ne peut subvertir la norme écrite par le créateur. Beaucoup de catholiques s'interrogent et ont fait part de leurs émois. Cela me parait bien normal. Beaucoup s'interrogent finalement sur la place de la religion dans la société contemporaine. On a même pu lire sous la plume de l'avocat Jean-Pierre Mignard qu'il fallait un nouveau concile. Pour les non croyants la réaction oscillent entre la condamnation virulente et la réponse technique sur la porosité du préservatif. Du grand classique nécessaire mais tellement décevant. Un peu plus profond, certains auteurs parlent des références morales de la société. On en vient donc petit à petit aux vrais enjeux du débat à mon sens. Il s'agit bien de faire société comme si dieu n'existait pas (et si deus non daretur) et continuer ce long travaille de sécularisation engagé depuis tellement longtemps maintenant. Ce qui est le plus difficile étant donné que la morale religieuse a tellement absorbé les valeurs qui ont été à la base de la société notamment occidentale. Les séparer comme si il y avait les valeurs de la religion et celles qui seraient non religieuses est quasiment impossible et stupide. Mais d'un autre coté notre société est tellement empreignée de morale religieuse du code civil aux lois contemporaines que même les plus laïcards ne s'en aperçoivent pas. Mais cela a-t-il finalement une grande importance ?
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