Le Président de la République devrait s’exprimer lundi devant le congrès réuni à Versailles. Cette déclaration sera suivie d’un débat sans vote de 10 minutes par groupe. Cela n’est pas beaucoup. Surtout aux regards des enjeux. Car le Président ne viendra pas pour dire des banalités. Fort de la sédimentation de son bloc conservateur lors des dernières échéances électorales (28%) et, dit-on, de sondages favorables notamment sur une possible réforme institutionnelle, le Président en profitera pour avancer une nouvelle fois ses pions. On peut s’attendre à un discours qui aura ensuite des conséquences importantes. La première d’entres elles, sera sûrement un projet de loi déposé dans la foulée, après un passage en Conseil des ministres, sur le bureau de l’assemblée. Le groupe socialiste a donc raison de venir siéger à Versailles. Alors que la réforme constitutionnelle a été votée autorisant le Président a venir s’exprimer devant le Parlement, il aurait été pour le moins surprenant de ne pas en accepter la validation démocratique. Par contre, ce sera une erreur, à mon sens, de ne pas lui répondre. Même en 10 minutes un message clair et fort peut s’entendre. Tout d’abord celui de constater que le premier ministre n’a plus définitivement de place. Ce qui n’est pas la moindre des choses. Ensuite pour réaffirmer un certain nombre de valeurs mises à mal par l’actuelle majorité comme la solidarité. Enfin pour contrer fermement la tentative, que nous sentons venir, de vouloir présenter les élus des départements et régions, comme des parasites plus soucieux de préserver leurs avantages que de vouloir bien gérer les affaires publiques. En ne répondant que plus tard depuis la forteresse affaiblie de la rue de Solferino, c’est évidemment l’image que donnera l’opposition qui tombera donc dans le piège du Président.
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