D'habitude on parle d'exercice du pouvoir. Mais il s'agit bien dans ce film du pouvoir d'Etat ou dans l'Etat. Les acteurs y sont excellents. Gilles le Directeur de Cabinet dans son coté solitaire, modeste et têtu apporte une note de sincérité véridique. Ou en tout cas comme on aimerait en voir plus souvent. Le Ministre, Saint-Jean dont on devine l'origine différente de ses collègues, tant du coté de la carrière que des idées, est tout à fait dans le ton. Par contre on ferait, à mon avis, une erreur d'analyse en pensant que ses idées se trouveraient en contradiction avec son ambition. Au contraire si son intime conviction lui fait d'abord primer sa sensibilité (contre la privatisation des gares) très vite l'ambition le porte, en acceptant sans se battre (la scène d'humiliation coite dans le bureau du 1er ministre) de garder la ligne fixée par le Président et parallèlement en cherchant rapidement une ville où se parachuter (Dijon) pour asseoir son emprise dans la majorité. L'accident qu'il aura et qui sera la cause de la mort d'un homme ne fera que renforcer sa nouvelle popularité. Le changement avec hilarité de portefeuille ne fera qu'accélérer ses penchants naturels. Il passera probablement dans le futur sous le vocable journalistique ''d'homme bien''. En fait il n'a rien sacrifié, ni sa vie privé, ni ses idées, ni même son humanité. Il a fait un choix et depuis longtemps. Il l'a juste masqué en se mentant à lui-même.
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