Donna Tartt écrit un livre tous les dix ans. Trois en trente ans donc. A chaque fois le succès est au rendez-vous. Après la parution de son dernier "Le chardonneret" et un certain nombre d'articles élogieux sur l'auteure, il me fallait commencer par son premier roman tiré aujourd'hui à plus de cinq millions d'exemplaires dans le monde. A sa sortie Françoise Giroud l'avait qualifié de " magistral et d'une effarante perversité". Je ne retiendrai ni l'un ni l'autre terme. Erudit certainement avec un brin de suspense lent qui nous rive, à travers une narration facile, à des successions de saisons qui sont autant de longues montées vers ce qui, pour moi, relève de l'incompréhension. On connait cette nécessité pour chacun de se rattacher à des groupes, d'être accepté et reconnu comme membre d'une communauté. Il faut être fort pour rester dans un splendide isolement. Mais Comment peut-on à ce point se laisser entraîner vers l'attachement à un groupe de jeunes gens dont le meurtre rythme le déroulement des études ? Le milieu familial qui pour certains étaient riches, l'intelligence et la culture acquise, rien ne les empêchera de sombrer moralement. Je n'ai pas réussi à m'attacher à un seul de ces personnages, l'antipathie qui sourdait dès les premières pages ne fit que croitre inéluctablement. On va jusqu'au bout des sept cents pages. C'est peut-être la force de Donna Tartt, celle de nous obliger à aller jusqu'au bout et de boire, avec elle, le calice jusqu'à la lie.
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