Le moins que l'on puisse dire c'est que le débat sur les 35 heures n'arrête pas d'être le prétexte à polémiques sur leur bien fondé. Voici donc une contribution supplémentaire qui ne convaincra personne mais qui, à partir des sources d'Alternatives Economiques, fixera pour moi ma doctrine en la matière. Partisan dans les années 80 de la baisse du temps de travail comme une des solutions possibles de la création d'emplois, la mise en oeuvre par ceux qui avaient, depuis bien longtemps été contre (dont chacun l'a oublié Martine Aubry elle-même mais également toute la gauche du PS), m'avait laissé sur la faim. Et je n'en démords toujours pas. Le combat pour la réduction du temps de travail était basé sur l'idée que chacun pouvait travailler un peu moins pour permettre à plus de personnes de trouver du travail. C'était peut-être une idée malthusienne mais elle correspondait à l'époque avec un environnement économique où la restructuration de l'appareil industriel à marche forcée se faisait sans le développement de la société de service qui sourdait péniblement mais sans être ce qu'elle devint dix plus tard. Au slogan travailler moins pour travailler tous, peu d'alternative s'offrait alors excepté une la foi aveugle en un avenir techno.
Les différentes lois en la matière n'ont pas eu les effets escomptés. Mais, a contrario, elles n'ont certainement pas eu les conséquences catastrophiques que ces détracteurs les plus acharnés continuent de colporter à l'appui des chiffres les plus fantaisistes. Tout bien considéré les 35 heures ont permis la création nette de près de 350 000 emplois supplémentaires pour un coût global actualisé en 2006 de 8 milliards d'euros soit environ 22 857 euros par salarié. D'un point de vue strictement économique et presque comptable le nombre d'heures de travail salarié s'est accru de 800 millions entre 1998 et 2002. Les français n'ont donc pas été empêchés de travailler. L'augmentation de la durée d'utilisation des équipements (de 51 à 55 heures par semaine) ainsi que l'accroissement de la productivité de près de 3% par an ont permis non seulement durant ces mêmes années une augmentation de 8% de la richesse nationale mais en plus la part des salaires dans la valeur ajoutée brute des entreprises est quasiment stable sur les dix dernières années (68,2% en 1996 comme en 2006). Tout ça pour dire que l'échec est moins économique finalement que social. La mise en place ces 35 heures n'a pas permis la création massive d'emplois que la France avait et a toujours besoin. Il faudra certainement à l'avenir trouver autre chose.
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