Américaine vivant à Venise, Donna Léon (DL) a créé à travers une quinzaine de romans policiers un personnage singulier à la personnalité étrange dénommé Guido Brunetti. Car à travers la vie du Commissaire il y a surtout la vie de famille et la cuisine. Contrairement à beaucoup d'auteurs de romans policiers, ces deux moments ne sont pas des supports ou des pauses dans les intrigues. C’est la base du système ''Brunetti''. Un refuge face à la violence en même temps que la vrai vie, un hédonisme familial érigé au rang de vertu cardinale. Quelques fois on pourrait presque avoir l'impression que les enquêtes qui prennent les trois quarts du livre, pourraient devenir secondaires. Cependant au gré des enquêtes centrées essentiellement sur la vie étrange et intime de la cité des doges, DL a su non seulement mettre en valeur chaque ruelle (calle) de la ville mais bien au delà, s'est permise au travers de petites touches de nous donner un aperçu de la vie sociale et politique de l'Italie contemporaine. Tout d'abord à travers la personnalité fade du supérieur de Brunetti, mais aussi au gré des réflexions de tous les personnages, qu'ils soient ponctuels ou bien récurrents qui passent dans ses enquêtes. La personnalité de guido Brunetti à l'opiniâtreté douce, nous informe par percolation sur la grande amertume du commissaire qu'il masque devant un certain flegme voire un renoncement étudié. Il y a à travers ces enquêtes des non-dits qui sont plus forts que la brutalité des crimes qui y sont décrits. La société Italienne est en partie souterraine, les forces et la vie qui y sourdent n'apparaissent jamais nettement. Que ce soit la vie politique, les liens mafieux et/ou économiques (notamment à travers le personnage du beau-père de Brunetti) ou la vie des petites gens, DL livre une atmosphère qui ne peut donner à la fin de chacun de ses livres qu'un regret, celui de la longue attente qui nous conduira au suivant.
je sais maintenant pourquoi tu voulais que je "fasse" un tour du coté du blog!!!
Rédigé par : forcément, moi | mardi 08 avril 2008 à 19:35