Epictète (50-130) n'a pas écrit ce manuel qui lui est attribué. C'est un de ses élèves, Arrien, qui recueillit des notes de ses entretiens sous cette forme. Voici ci-dessous des maximes que j'ai extirpées de ce manuel dont la lecture me parait par moment indispensable et la réflexion très actuelle.
Ce qui trouble les hommes, ce ne se sont pas les choses, mais les opinions qu'ils en ont.
Tu peux n'être jamais vaincu si tu n'entreprends jamais aucun combat où il ne dépende pas absolument de toi de vaincre.
Tu n'as pas été invité à un festin ? Aussi n'as tu pas donné au maître du festin le prix auquel il le vend. Ce prix, c'est une louange, une visite, une complaisance, une dépendance.
Tu as certainement quelque chose qui vaut mieux que le festin, c'est de n'avoir pas loué celui que tu n'aurais pas voulu louer, et de n'avoir pas souffert à sa porte son orgueil et son insolence.
Dans le commerce ordinaire, garde toi bien de parler mal à propos et trop longuement de tes exploits et des dangers que tu as courus; car si tu prends tant de plaisir à les raconter, les autres n'en prennent pas tant à les entendre.
Quand tu fais quelque chose, après avoir reconnu qu'elle est de ton devoir, n'évite point d'être vu en la faisant, quelque mauvais jugement que le peuple en puisse faire : car si l'action est mauvaise, ne la fais point, et si elle est bonne pourquoi crains-tu ceux qui te condamneront sans raison et mal à propos.
En nulle occasion ne te dis philosophe, et ne débite point de belles maximes devant les ignorants, mais fais tout ce qu ces maximes renferment.
L'état et le caractère de l'ignorant, il n'attend jamais de lui-même son bien ou son mal; mais toujours des autres. L'état et le caractère du philosophe, il n'attend que de lui-même tout son bien et tout son mal.
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