Je suis né dans la classe ouvrière. Très tôt, j'ai découvert l'enthousiasme, l'ambition, les idéaux; et les satisfaire devint le problème de mon enfance. Mon environnement était primitif, dur et fruste. Je ne voyais nul horizon, seulement de bas en haut. Ma place dans la société était tout en bas. Là, la vie n'offrait que laideur et misère, aussi bien pour la chair que pour l'esprit. Car la chair et l'esprit étaient pareillement affamés et tourmentés...
...Je découvris que je n'aimais pas vivre à l'étage du salon de la société...
...Ainsi, je suis retourné à la classe ouvrière dans laquelle je suis né et à laquelle j'appartiens. Je n'ai plus envie de monter...
...Telle est ma vision. J'aspire à un temps où l'homme aura une perspective plus haute et plus vaste que son ventre. Un temps où l'homme sera poussé par un stimulant que le stimulant de son ventre. Je conserve ma foi en la noblesse et l'excellence de l'être humain. Je crois que la douceur spirituelle et la générosité finiront par avoir raison de la grossière gloutonnerie actuelle...
Jack London (novembre 1905)
Les éditions du sonneur 2006
le peuple de l'abîme!
Rédigé par : a2cris | lundi 23 juin 2008 à 21:47