Cela faisait un moment que je n’avais pas traité de la modernité. Après ma première note de janvier 2008, j’avais acheté ce livre de Gilles Lipovetsky afin de continuer ma réflexion. Résumons la thèse de l’auteur par des extraits :
L’autonomie promise par les lumières a eu pour conséquence ultime une aliénation totale du monde humain soumis au poids terrible des deux fléaux de la modernité que sont la technique et le libéralisme marchand.
La postmodernité représente le moment historique précis où tous les freins institutionnels qui contrecarraient l’émancipation individuelle s’effritent et disparaissent donnant lieu à la manifestation de l’accomplissement individuel, de l’estime de soi. En fait, c’est avant tout la consommation de masse et les valeurs qu’elle a véhiculées qui est responsable du passage de la modernité à la postmodernité, mutation que l’on peut dater de la seconde moitié du 20ème siècle. A partir de 1950 émerge une société de plus en plus tournée vers le présent et les nouveautés qu’il apporte, de plus en plus habité par une logique de séduction pensée sous la forme d’une hédonisation de la vie accessible à l’ensemble des couches sociales.
Nous sommes arrivés au moment où la commercialisation des modes de vie ne rencontre plus de résistance structurelles ou idéologiques, et où les sphères de la vie sociale et individuelle sont réorganisées en fonction de la logique de la consommation. Il est évident qu’en exacerbant l’individualisme et en donnant de moins en moins d’importance aux discours traditionnels, la société hypermoderne se caractérise par l’indifférence au bien public, la priorité accordée souvent au présent sur le futur, la montée des particularisme et des intérêts corporatistes, la désagrégation du sens du devoir ou de la dette envers la collectivité.
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