Le conseil national du PS pensait avoir provisoirement clôt la phase commencée au printemps et qui rythme régulièrement la vie du parti, c'est-à-dire son congrès. Comme l’écrit Julien Dray sur son blog, ‘’le résultat est là : un parti fragmenté, éclaté, dont le Conseil national, divisé en quatre forces à peu près égales, est la très représentative émanation ; un parti où les blessures de la présidentielle, loin de s'être refermées, sont plus que jamais à vif’’. On aurait pu penser que la très courte victoire de Martine Aubry allait permettre de relancer la machine. J’en doute mais je l’espère. Car une partie (une sur quatre) de la grande majorité idéologique du PS (trois motions sur quatre) est restée, pour l’instant, à la porte. Ce qui a fonctionné c’est bien un compromis entre trois motions pour écarter la quatrième, celle arrivée en tête des votes des militants. Ceci sera un jeu de dupes dont le perdant sera assurément Benoît Hamon, qui, vingt ans après Jean-luc Mélenchon va refaire les mêmes erreurs : l’existence à tout prix pour espérer sautiller sur son strapontin. Il a déjà perdu et il le sait. Mais la tentation médiatique permettra sans doute et pour un temps de masquer les lents glissements et renoncements idéologiques qu’il va sacrifier sur l’autel de l’unité de cette nouvelle majorité. J’y reviendrai plus longuement dans une nouvelle note quand les courbatures du congrès se seront dissipées.
Pendant ce temps, les amis de Ségolène Royal ne resteront pas inactifs. Si la nouvelle direction ne trouve pas une solution pour les intégrer rapidement, il est probable que les partisans de Ségolène Royal dont la détermination est très forte soutiendront la nouvelle direction comme la corde soutient le pendu. Et les pressions amicales continueront d’autant plus que les changements se feront attendre et surtout que les résultats électoraux seront jugés décevants.
Pour ma part je retiens du passé que la gouvernance du PS est un exercice très difficile et que la nouvelle direction se doit de composer mais aussi de bouger. Ce qui jusqu'à maintenant dans ce parti a été contradictoire. François Hollande n’avait pas engagé les débats de fond pour privilégier l’unité dans le temps. Il a imparfaitement réussi. L’unité n’a été que de façade et la création du Parti de Gauche est là pour nous rappeler que l’éclatement de la gauche n’est pas qu’illusoire. Sur le fond, le texte voté samedi 5 décembre apporte des pistes de travail. Elles sont plutôt moins mauvaises que je l’avais pensé. Mais elles sont imprécises, superficielles et dans la méthode cela ressemble étrangement au compromis hollandiste durement dénoncé préalablement. Il faut maintenant les développer, les approfondir, en débattre et surtout trancher les questions épineuses. Une convention sur l’Europe serait plus que la bienvenue au début 2009 juste avant le premier test électoral des élections européennes de juin.
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