En choisissant le compromis et le ‘’milieu de la route’’, il (Barack Obama) a déçu sa base électorale la plus progressiste et laissé la condition des plus fragiles se détériorer. S’il doit écouter la minorité noire dont il ne veut pas être le représentant, ce n’est pas parce qu’elle est noire mais parce qu’elle est la plus pauvre et la plus touchée par le chômage. S’il doit régler la situation des travailleurs latinos, c’est parce qu’elle est essentielle à la marche de la société américaine vers l’unité et la solidarité, alors même que les Républicains tirent le pays vers la haine de classe et la stigmatisation raciale. Il lui revient de préparer le pays à sa nouvelle réalité démographique : les minorités de couleur seront bientôt la majorité et, faute d’une politique sociale résolue, elles seront une majorité pauvre et discriminée. L’enjeu est capital : une éventuelle défaite de Barack Obama ou un second mandat placé sous le signe du statu quo parachèverait de façon critique la déliquescence bien entamée de la société américaine.
Revue le débat, Sylvie Laurent, Obama et les minorités raciales. Mars avril 2012
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