Les pérégrinations de madame L

Madame L habite la ville où je travaille. Sans famille elle vit seule et se fâche avec tout le monde. Pourtant, inquiet de voir la lumière de sa cuisine allumée tard un soir, ces voisins ont appelé les pompiers et l'astreinte de la ville a été prévenu. Sans réponse un carreau de la fenêtre fut cassé afin de pouvoir s'introduire dans la maison. Madame L, 86 ans et une âme de tatie danielle (c'est sa réputation), gisait par terre. Conduite dans une clinique privée de la ville de M elle est alors examinée, certainement avec attention. Probablement affaiblie et peut-être désorientée il faudrait songer à lui proposer de vivre ses dernières années dans un environnement plus sécurisant. Mais voilà, apprenant que le lendemain elle devait rencontrer une assistante sociale, la clinique privée de M ne trouve pas mieux que de la renvoyer dès le lendemain matin chez elle. Qu'importe le carreau cassé. C'est son médecin de famille qui par une lettre détaillée explique ses problèmes au Maire de la ville. Les services sociaux de la ville interviennent alors rapidement pour qu'elle puisse rencontrer une assistante sociale et qu'une aide ménagère puisse intervenir chez elle. Ayant besoin de soins plus importants, elle est à nouveau hospitalisée. Mais cette fois à l'hopital de la ville de L. Pourquoi ? Parce que, me dit le médecin, au moins dans un hopital public elle restera quelques jours voire quelques semaines; peut-être cela nous permettra-t-il de lui proposer une alternative pour qu'elle ne vive plus aussi seule.