D'après le journal Le Monde, Ségolène Royal a mis le feu aux poudres en affirmant dans un entretien au Journal du dimanche ce week-end, à propos des séquestrations de dirigeants, qu'elles permettaient parfois à des salariés "fragilisés, piétinés et méprisés" de se faire entendre. Evidemment la majorité présidentielle lui est tombée dessus. Tout cela me rappelle les commentaires de cette même majorité dans les années 1890 quand les révoltes ouvrières ou paysannes terrorisaient l'Assemblée Nationale. Sans les accepter, Jean Jaurès expliquait ces actions par le fait qu'elles traduisaient le sentiment de désespoir qui lui-même pouvait tourner à la violence. Les époques ne se confondent pas mais on peut quand même faire ce rapprochement : quand les gens sont désespérés, quand ils n'ont plus d'espoir, alors la violence devient un recours, un échapatoire, une solution immédiate et illégale mais qui n'est que la traduction de la réalité la plus dure. Quoi que vous fassiez, quoi que les efforts engagés soient les plus importants, vous n'échapperez pas à la loi du marché.