Voici les phrases clés du livre de Loïc Blondiaux dont certaines (je l'avoue) ont été déplacées voire coupées. Il s'agit là juste d'un exercice de cohérence pour éviter les développement et les redites. Je pense très sincèrement avoir respecté l'esprit du texte et de son auteur.
Les formes classiques de la représentation politique survivent, mais leur légitimité s’amenuise et leur efficacité décline. A partir de 1789, le peuple ne peut exister, vouloir et agir qu’au travers de ses représentants (Sieyès). Dans ce cadre, le peuple, hors du seul instant de l’élection, n’existe pas.
Tout se passe comme s’il s’agissait de faire droit à cette participation au niveau des principes sans préciser véritablement le contenu de cette obligation. La participation peut même prendre les traits d’un instrument de dépolitisation au service d’un projet néolibéral.
L’idée se généralise selon laquelle la participation doit s’accomplir à partir de normes particulières, au travers de dispositifs plus ou moins standardisés. Le risque est bien celui d’un contrôle de la participation au travers de ces savoirs souvent complexes.
Pourquoi un nouvel art de gouvernement : parce que les sociétés de plus en plus complexes, divisés, réflexives, indociles, défiantes, ingouvernables.
Tout indique que les élites politiques, en France tout particulièrement et en dépit de leurs proclamations, restent attachées à une pratique exclusivement représentative du pouvoir, dans laquelle la participation ne peut se concevoir que sous une forme extrêmement encadrée et comme un simple adjuvant de la démocratie représentative.
La question se pose de savoir si ce ne sont pas précisément les conditions dans lesquelles la participation est organisée et gérée qui explique cette absence d’intérêt. Il faudrait près de 200 jours à raison de 8 heures de délibération quotidiennes, pour que chacun puisse s’exprimer 10 minutes sur un sujet donné dans une ville de 10 000 habitants (Robert Dahl). Face à l’offre institutionnelle, les citoyens concernés disposent, quel que soit le cas de figure, de trois stratégies : la défection, la prise de parole, ou l’adhésion. La forte capacité de mobilisation citoyenne existe lorsque deux conditions indispensables sont réunies : un véritable enjeu à la discussion et peser efficacement sur la décision.
Les instances de participation constituent des lieux de remontée d’information privilégiés pour les autorités gestionnaires. Partout où cette volonté d’associer les citoyens dans le cadre d’une gouvernance démocratique efficace fait l’objet d’un projet cohérent et s’appuie sur une volonté politique soutenue, la plus-value de la démarche est évidente.
Il s’agit de reconnaître la capacité du citoyen à délibérer, avec d’autres, sur le bien commun et sur son aptitude à mettre ses compétences individuelles au service d’un projet collectif.
La démocratie participative, sous sa forme actuelle, doit être pensée comme une confrontation dans laquelle un mouvement continu de demande de droits rencontre des tentatives de ‘’cadrage’’ politique de la part des pouvoirs en place.